La Baie de Morlaix histoire et tourisme
- christiantonelli
- 3 août
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Dernière mise à jour : 4 août
La Baie de Morlaix, située dans le Finistère Nord en Bretagne, est une zone côtière spectaculaire, riche en histoire, en patrimoine maritime et en beauté naturelle. Bordée par des communes comme Morlaix, Carantec, Plouezoc’h et Locquénolé, elle s’étend à l’embouchure de la rivière de Morlaix, entre la presqu’île de Barnénez et la pointe de Pen al Lann.

Voici un aperçu de son histoire et de ses caractéristiques principales:
Caractéristiques géographiques et environnementales
Géographie : La Baie de Morlaix est une ria, formée par l’invasion marine d’une vallée fluviale, offrant un paysage de côtes découpées, d’îlots (comme l’Île Noire, l’Île Louët, l’Île Stérec et le Château du Taureau) et d’écueils. Elle est marquée par des marées importantes, révélant des grèves et des parcs à huîtres à marée basse.
Écosystème : La baie abrite une biodiversité riche, avec des oiseaux marins (goélands, sternes, cormorans), des poissons et des coquillages. Les parcs ostréicoles, notamment autour de Carantec, sont une activité économique clé depuis des décennies.

Histoire de la Baie de Morlaix
Préhistoire et Antiquité
La Baie de Morlaix est habitée depuis des millénaires, comme en témoigne le Cairn de Barnénez (Plouezoc’h), un monument mégalithique datant d’environ 4500 av. J.-C., considéré comme l’un des plus anciens mausolées d’Europe. Ce site illustre l’importance de la région à l’époque néolithique.
À l’époque gallo-romaine, la baie était un point stratégique pour le commerce maritime, avec Morlaix comme embryon portuaire.
Moyen Âge : Naissance de Morlaix comme port
Au Moyen Âge, Morlaix devient un port commercial prospère grâce à sa position en fond de ria, protégée des tempêtes. La ville exporte du lin, du chanvre et des toiles (les fameuses « crées » bretonnes) vers l’Angleterre, l’Espagne et les Pays-Bas.
La baie est aussi un lieu de conflits : les Vikings y effectuent des raids, et des fortifications commencent à apparaître pour protéger l’accès à la rivière.
Renaissance et fortifications : Le Château du Taureau
Au XVIe siècle, face aux menaces anglaises et espagnoles, la Baie de Morlaix devient un enjeu stratégique. En 1522, après une attaque anglaise sur Morlaix, la construction du Château du Taureau débute sur un îlot de la baie. Ce fort, conçu par l’ingénieur Vauban au XVIIe siècle pour sa forme actuelle, protège l’entrée de la rivière et devient un symbole de la puissance maritime bretonne.
Le fort sert aussi de prison d’État sous l’Ancien Régime, accueillant des figures comme des protestants ou des opposants politiques.
XVIIe-XVIIIe siècles : Apogée commercial
La Baie de Morlaix est au cœur du commerce maritime breton. Morlaix exporte des produits agricoles, des toiles de lin et importe des vins, du sel et des épices. Les armateurs morlaisiens prospèrent, et la ville devient un centre économique majeur.
La baie est aussi un terrain d’activités corsaires. Des marins comme Surcouf (originaire de Saint-Malo, mais actif dans la région) harcèlent les navires ennemis, contribuant à la légende maritime bretonne.
Les nombreux écueils de la baie rendent la navigation périlleuse, d’où la construction d’amers et, plus tard, de phares comme celui de l’Île Noire (1845).
XIXe siècle : Développement des phares et ostréiculture
Le XIXe siècle marque l’essor de l’ostréiculture dans la baie, notamment autour de Carantec. Les parcs à huîtres deviennent une activité économique essentielle, encore active aujourd’hui.
Pour sécuriser la navigation, des phares sont construits, comme celui de l’Île Noire (1845) et de l’Île Louët. Ces structures répondent aux besoins des marins face aux dangers des récifs et des courants.
La baie attire aussi des artistes et écrivains, séduits par ses paysages dramatiques et son ambiance maritime.
XXe siècle : Tourisme et préservation
Au XXe siècle, l’activité portuaire de Morlaix décline avec l’essor des chemins de fer et des ports modernes comme Brest. Cependant, la Baie de Morlaix se tourne vers le tourisme, valorisant son patrimoine naturel et historique.
Le Château du Taureau est restauré à partir des années 1990 et ouvert au public, devenant une attraction touristique majeure.
L’Île Louët est transformée en gîte insolite dans les années 2000, suivie par un projet similaire pour le phare de l’Île Noire (prévu pour 2026).
La baie devient un site prisé pour les activités nautiques (voile, kayak, pêche) et les randonnées côtières, notamment lors des grandes marées.

Légendes et culture
La Baie de Morlaix est empreinte de légendes bretonnes, souvent liées à la mer et aux îlots comme l’Île Noire, surnommée « forteresse imprenable » pour son aspect mystérieux.
Le lien avec Tintin et l’album « L’Île Noire » d’Hergé (1938) est souvent évoqué, bien que non officiellement confirmé. Hergé, ayant séjourné à Locquénolé, aurait pu s’inspirer des paysages de la baie.
Patrimoine et sites emblématiques
Château du Taureau : Fort emblématique, visitable en bateau.
Cairn de Barnénez : Monument néolithique, l’un des plus anciens d’Europe.
Phare de l’Île Noire : Symbole maritime, bientôt gîte insolite.
Île Louët : Îlot avec un phare et un gîte, prisé pour son cadre unique.
Morlaix : Ville historique avec son viaduc, ses maisons à pans de bois et son port.
Carantec : Station balnéaire et centre ostréicole.
Aujourd’hui
La Baie de Morlaix est un lieu de tourisme durable, mêlant histoire, nature et activités nautiques. Elle attire les visiteurs pour ses paysages, ses festivals (comme le Festival des Vieilles Coques à Carantec) et ses sites historiques.
Les projets de réhabilitation, comme le gîte de l’Île Noire, visent à renforcer son attractivité tout en préservant son patrimoine.
La baie reste un lieu de vie pour les pêcheurs et ostréiculteurs, perpétuant une tradition maritime vieille de siècles.
Conclusion
La Baie de Morlaix est un joyau breton, dont l’histoire mêle commerce maritime, corsaires, fortifications et patrimoine préhistorique. De ses origines néolithiques à son rôle stratégique au Moyen Âge, en passant par son apogée commercial et son virage touristique, elle incarne l’âme maritime de la Bretagne. Aujourd’hui, elle séduit par son authenticité, ses îlots mystérieux et ses paysages changeants au gré des marées.
Navigation pour le port de Morlaix
La Baie de Morlaix est une ria où la rivière de Morlaix, soumise aux fortes marées, forme un chenal navigable menant au port de Morlaix. Voici un panorama de la navigation vers le port, de l’histoire de cette voie maritime et des types de bateaux qui l’ont empruntée.
Accès maritime :
Pour atteindre le port de Morlaix depuis la Baie de Morlaix, les navigateurs doivent emprunter le chenal de Tréguier, une voie navigable sinueuse balisée pour éviter les nombreux écueils, rochers et bancs de sable. Ce chenal, long d’environ 7 à 8 km, relie l’entrée de la baie (marquée par des îlots comme le Château du Taureau, l’Île Noire et l’Île Louët) au port situé en fond de ria, au cœur de la ville de Morlaix.
Points de repère : Les marins s’orientent grâce à des amers comme le phare de l’Île Noire (aligné avec le phare de la Lande) et le Château du Taureau, qui signalent l’entrée du chenal. Ces repères sont cruciaux, car la baie est parsemée de dangers (rochers affleurants, courants forts).
Marées : La navigation est fortement influencée par les marées, avec un marnage (différence entre marée haute et basse) pouvant atteindre 8 mètres. Le chenal n’est praticable pour les bateaux à fort tirant d’eau qu’à marée haute, car à marée basse, de vastes grèves et parcs à huîtres émergent, rendant l’accès difficile.
Conditions actuelles : Aujourd’hui, le port de Morlaix est principalement dédié à la plaisance, avec des pontons modernes et un bassin à flot (maintenu à niveau par une écluse). Les navigateurs modernes doivent respecter les balises, surveiller les horaires de marée et, souvent, consulter les cartes marines ou l’Almanach du marin breton pour planifier leur arrivée.

Étapes de navigation :
Entrée dans la baie : Depuis la mer, les bateaux passent près du Château du Taureau, à l’entrée du chenal, en évitant les écueils comme la Pierre Noire ou la Pierre du Diable.
Suivi du chenal : Les balises vertes (tribord) et rouges (bâbord) guident les navires à travers les méandres du chenal, en longeant des îlots comme l’Île Noire ou l’Île Stérec.
Arrivée au port : Après avoir remonté la rivière, les bateaux atteignent l’écluse du port de Morlaix, qui régule l’accès au bassin à flot. Les plaisanciers doivent souvent attendre la marée haute pour passer l’écluse.
Histoire du fleuve maritime et de ses marées
Formation géologique : La rivière de Morlaix, qui alimente la baie, est une ria, formée par l’invasion marine d’une vallée fluviale lors de la montée des eaux après la dernière période glaciaire (environ 10 000 ans av. J.-C.). Ce phénomène a créé un estuaire profond, soumis à de fortes marées, qui a façonné l’histoire économique et maritime de la région.
Importance stratégique : Dès le Moyen Âge, la rivière est une artère vitale pour Morlaix, permettant au port d’accueillir des navires marchands malgré les défis des marées. La ville devient un centre commercial majeur, exportant des toiles de lin (les « crées »), du blé, du beurre et important du vin, du sel et des épices.
Défis des marées : Les marées, avec un marnage important, ont toujours compliqué la navigation. À marée basse, le chenal se réduit à un mince filet d’eau, obligeant les navires à attendre la marée montante. Au XVIe siècle, des travaux d’aménagement (dragage, balisage) sont entrepris pour faciliter l’accès, mais les écueils restent un danger constant.
Évolution du port :
Moyen Âge-XVIIe siècle : Le port est un simple quai naturel en fond de ria, sans écluse. Les navires s’échouent volontairement à marée basse pour charger/décharger.
XVIIIe siècle : Construction de quais en pierre et premières tentatives de canalisation.
XIXe siècle : Installation d’une écluse pour créer un bassin à flot, permettant aux bateaux de rester à quai indépendamment des marées. Le phare de l’Île Noire (1845) sécurise l’accès.
XXe siècle : Avec le déclin du commerce maritime (concurrence des chemins de fer et ports comme Brest), le port se tourne vers la plaisance et le tourisme.

Types de bateaux ayant emprunté le chenal
Moyen Âge (XIe-XVe siècles) :
Cogs : Navires marchands à fond plat, adaptés aux eaux peu profondes des rias. Ils transportaient des toiles, du blé et du vin.
Bateaux de pêche locaux : Petits esquifs utilisés pour la pêche côtière et le commerce local.
Renaissance (XVIe-XVIIe siècles) :
Caraques et galions : Navires marchands plus grands, utilisés pour le commerce avec l’Angleterre et l’Espagne. Leur tirant d’eau limité permettait de naviguer dans le chenal à marée haute.
Navires corsaires : Les corsaires morlaisiens, comme leurs homologues de Saint-Malo, utilisaient des bricks ou des goélettes rapides pour attaquer les navires ennemis. Ces bateaux agiles étaient adaptés aux eaux traîtresses de la baie.
XVIIIe-XIXe siècles :
Goélettes et bricks : Navires de commerce légers, transportant des marchandises vers l’Europe du Nord. Leur taille (20-30 mètres) était adaptée au chenal étroit.
Bateaux de pêche : Chalutiers et sardiniers, utilisés pour la pêche au large et dans la baie, souvent amarrés à Carantec ou Plougasnou.
Bateaux à vapeur (fin XIXe) : Avec l’industrialisation, de petits vapeurs commencent à remonter la rivière, bien que limités par les marées.
XXe-XXIe siècles :
Plaisanciers : Depuis le déclin du commerce maritime, le port accueille des voiliers et des bateaux à moteur de plaisance (5-15 mètres), conçus pour la navigation de loisir.
Navettes touristiques : Petits bateaux à moteur transportent les visiteurs vers le Château du Taureau, l’Île Louët ou pour des excursions dans la baie.
Kayaks et petits esquifs : Utilisés pour le tourisme et l’exploration des îlots à marée basse.
Anecdotes et particularités
Corsaires et légendes : La Baie de Morlaix était un repaire de corsaires, qui profitaient des marées et des écueils pour tendre des embuscades. Des récits locaux évoquent des trésors cachés sur les îlots, comme l’Île Noire.
Rôle du Château du Taureau : Construit après l’attaque anglaise de 1522, le fort contrôlait l’accès au chenal, obligeant les navires ennemis à s’exposer à ses canons.
Influence de Tintin : L’album « L’Île Noire » d’Hergé (1938) pourrait s’inspirer de la Baie de Morlaix, avec ses îlots mystérieux et son chenal tortueux, bien que cela reste débattu.
Conclusion
La navigation vers le port de Morlaix par la Baie de Morlaix est une entreprise façonnée par les marées, les écueils et une histoire maritime riche. De l’époque des cogs médiévaux aux voiliers de plaisance modernes, en passant par les navires corsaires et les goélettes, le chenal de Tréguier a vu défiler des générations de marins. La rivière, soumise aux caprices des marées, a fait de Morlaix un port prospère jusqu’au XIXe siècle, avant de devenir un havre pour le tourisme et la plaisance. Aujourd’hui, naviguer dans la baie reste une expérience unique, mêlant défis maritimes, histoire et paysages grandioses.
L’Île Noire, située en Baie de Morlaix dans le Finistère (Bretagne), est un îlot rocheux emblématique, plus précisément un rocher d’environ 60 mètres de long sur 12 mètres de large, surmonté d’un phare construit en 1845.

Caractéristiques de l’Île Noire et de son phare :
Emplacement : L’îlot se trouve dans la commune de Plouezoc’h, près du Château du Taureau, et est presque entièrement submergé à marée haute, rendant son accès difficile sauf lors des grandes marées basses,
Phare : Le phare de l’Île Noire est une tour carrée de 13 à 15 mètres de haut, construite avec des pierres de taille de l’île Grande et des moellons de l’île Stérec. Blanchie côté large avec une lanterne rouge, il est toujours actif, bien qu’inhabité depuis 1938. Il sert d’amer (point de repère) pour les navigateurs, en alignement avec le phare de la Lande, pour indiquer le chenal de Tréguier menant au port de Morlaix. Ses caractéristiques optiques sont : « Oc (2) WRG 6s, 14 m » (Almanach du marin breton, 2008).

Histoire : Construit entre 1844 et 1845 sous la direction de l’entrepreneur morlaisien Louis Guillotou de Kerever, le phare répondait à une pétition de 1841 des capitaines trégorrois pour sécuriser l’accès au port de Morlaix, alors un important centre commercial. Les conditions de vie des gardiens étaient rudes (isolement, insalubrité, accès difficile), ce qui a conduit à la construction d’un logement en 1879 pour accueillir une famille. Le phare a été automatisé en 1938 (propane, puis électrifié en 1973).
Projet de gîte insolite :
Depuis 2019, Morlaix Communauté travaille à la réhabilitation du phare pour en faire un gîte insolite, similaire à celui de l’île Louët. Les travaux, complexes en raison de l’absence d’eau courante, d’électricité et d’assainissement, incluent :
Réfection de la cale d’accès (achevée en 2022).
Installation de toilettes sèches, panneaux solaires, une éolienne, et un système de désalinisation d’eau de mer.
Aménagement intérieur pour accueillir 6 à 8 personnes, avec un style maritime et des références à Tintin (ex. : hublot rappelant le sous-marin de l’album). Initialement prévue pour 2023, l’ouverture est désormais envisagée pour l’été 2026 en raison de surcoûts (budget réévalué à 712 576 €) et des contraintes techniques.

Lien avec Tintin et Hergé :
L’Île Noire est souvent associée à l’album de Tintin « L’Île Noire » (1938). Bien qu’Hergé ait séjourné à Locquénolé dans les années 1930, où il aurait pu observer l’îlot et le Château du Taureau, un membre des Studios Hergé, Charles Dierick, a nié que l’îlot ait directement inspiré l’album. Cependant, l’idée persiste dans l’imaginaire local, et le futur gîte prévoit des clins d’œil à la bande dessinée.
Rôle stratégique et légendes :
Le phare joue un rôle clé pour la navigation en Baie de Morlaix, marquée par de nombreux écueils. Il a guidé des générations de marins, comme le témoigne Yvon Dossal, un marin-pêcheur local.
L’îlot, surnommé « forteresse imprenable » en raison de son aspect sinistre la nuit, est entouré de légendes locales, renforcées par son lien présumé avec Tintin. Son nom « Île Noire » contraste avec sa couleur plutôt blanche, ajoutant au mystère.
Accès et tourisme :
L’Île Noire est difficile d’accès, principalement visitée en bateau ou à pied lors des grandes marées. La Baie de Morlaix offre d’autres attractions comme le Château du Taureau, l’île Louët (avec son propre gîte), et le Cairn de Barnénez. Le futur gîte de l’Île Noire promet une expérience unique pour les amateurs de séjours insolites.

En résumé, l’Île Noire et son phare sont des symboles du patrimoine maritime breton, mêlant histoire, prouesse architecturale et légendes, avec un projet de gîte qui renforcera son attrait touristique d’ici 2026.
L’Île Stérec (ou Sterec) est un petit îlot situé en Baie de Morlaix, dans le Finistère (Bretagne), non loin de l’Île Noire et du Château du Taureau.
Caractéristiques principales :
Localisation : L’Île Stérec se trouve dans la commune de Plouezoc’h, près de l’embouchure de la rivière de Morlaix, en Baie de Morlaix. C’est un îlot rocheux de petite taille, souvent méconnu par rapport à ses voisins comme l’Île Noire ou l’Île Louët.
Aspect physique : L’îlot est un amas rocheux, partiellement submergé à marée haute, ce qui le rend difficile d’accès sauf à marée basse ou par bateau. Il n’abrite aucune construction permanente, contrairement à l’Île Noire (phare) ou l’Île Louët (phare et gîte).
Rôle historique : L’Île Stérec a principalement servi de carrière pour la construction du phare de l’Île Noire en 1844-1845. Ses moellons ont été utilisés pour bâtir la tour carrée du phare, aux côtés de pierres de taille provenant de l’Île Grande. Cela témoigne de son importance logistique dans l’histoire maritime de la région.

Contexte maritime et environnemental :
Navigation : Située dans une zone parsemée d’écueils, l’Île Stérec contribue au paysage maritime complexe de la Baie de Morlaix. Elle n’a pas de rôle de signalisation directe (pas de phare ou d’amer), mais sa position aide les marins à se repérer dans le chenal menant au port de Morlaix.
Environnement : Comme d’autres îlots de la baie, Stérec est un site naturel préservé, avec une faune et une flore typiques des zones côtières bretonnes (oiseaux marins, algues, crustacés). Elle est intégrée à un écosystème marin riche, proche des parcs à huîtres de la région.
Accès et tourisme :
Accès : L’Île Stérec n’est pas une destination touristique en soi, en raison de son absence d’infrastructures et de son accès difficile. Elle peut être aperçue lors de balades en bateau en Baie de Morlaix ou lors de randonnées à marée basse depuis la presqu’île de Barnénez, mais elle n’est pas aménagée pour les visiteurs.
Intérêt local : L’îlot est surtout connu des habitants et des marins locaux. Il n’a pas la notoriété de l’Île Noire (liée à Tintin) ou de l’Île Louët (gîte insolite). Cependant, il s’inscrit dans les circuits touristiques de la Baie de Morlaix, qui incluent le Château du Taureau, le Cairn de Barnénez et les autres îlots.
Anecdotes et particularités :
Contrairement à l’Île Noire, l’Île Stérec n’a pas de lien direct avec des légendes ou des références culturelles comme l’album de Tintin. Son nom, d’origine bretonne, pourrait dériver de termes liés à sa nature rocheuse ou à son environnement.
Sa contribution à la construction du phare de l’Île Noire en fait un élément discret mais essentiel du patrimoine maritime local.
Conclusion :
L’Île Stérec est un îlot modeste mais représentatif de la Baie de Morlaix, marqué par son rôle historique comme carrière pour le phare de l’Île Noire. Moins spectaculaire que ses voisines, elle reste un point d’intérêt pour les amateurs de navigation et d’histoire maritime bretonne. Si vous souhaitez explorer la baie, elle peut être admirée dans le cadre d’une sortie en mer ou d’une visite des sites environnants comme le Château du Taureau ou l’Île Louët.
Le Château du Taureau, situé sur un îlot en Baie de Morlaix, est une forteresse maritime emblématique, construite pour protéger l’accès à la rivière de Morlaix et la ville éponyme.
Origines et contexte (XVIe siècle)
Contexte stratégique : Au début du XVIe siècle, Morlaix est un port prospère, exportant des toiles de lin, du blé et du beurre vers l’Angleterre, l’Espagne et les Pays-Bas. Cette richesse attire les convoitises, notamment des Anglais. En 1522, une flotte anglaise attaque et pille Morlaix, révélant la vulnérabilité de la baie.
Première construction (1522-1542) : En réponse, les habitants de Morlaix, soutenus par la noblesse bretonne et la reine Claude de France, entreprennent la construction d’une forteresse sur l’îlot du Taureau, un rocher stratégique à l’entrée de la rivière. Les travaux, financés par une taxe locale (l’« octroi »), débutent en 1522 sous la direction de l’ingénieur Jean de Langueouez. La première version du fort, achevée vers 1542, est une tour fortifiée rudimentaire, équipée de canons pour repousser les assaillants.

Évolution sous Vauban (XVIIe siècle)
Contexte : Au XVIIe siècle, sous Louis XIII et Louis XIV, la France renforce ses défenses côtières face aux menaces anglaises et hollandaises. La Baie de Morlaix, toujours stratégique, nécessite une fortification plus robuste.
Reconstruction par Vauban (1689-1699) : L’ingénieur militaire Sébastien Le Prestre de Vauban, célèbre pour ses fortifications, supervise la reconstruction du Château du Taureau. Il transforme l’ancienne tour en une forteresse moderne, adaptée à l’artillerie lourde. Les travaux, menés entre 1689 et 1699, donnent au fort son aspect actuel : une structure en pierre de taille avec une plateforme pour 10 à 12 canons, des casemates, une cour intérieure et des logements pour une garnison d’environ 50 hommes.
Rôle défensif : Le fort est conçu pour protéger Morlaix des attaques maritimes et contrôler l’accès au chenal de la rivière. Il s’inscrit dans un réseau de défenses côtières bretonnes, aux côtés de Brest et de Saint-Malo.
Rôle de prison (XVIIe-XVIIIe siècles)
Prison d’État : Dès le XVIIe siècle, le Château du Taureau devient une prison d’État, accueillant des prisonniers politiques, des protestants (après la révocation de l’Édit de Nantes en 1685) et des opposants au régime. Les conditions de détention sont rudes, en raison de l’isolement, des tempêtes et de l’humidité.
Prisonniers notables : Parmi les détenus célèbres, on compte des figures comme Fouquet (surintendant des finances de Louis XIV, brièvement emprisonné avant son transfert) et des aristocrates rebelles. Au XVIIIe siècle, le fort sert aussi à détenir des corsaires capturés.

Déclin et abandon (XIXe siècle)
Perte d’importance stratégique : Avec l’essor des ports modernes comme Brest et le déclin du commerce maritime à Morlaix au XIXe siècle, le Château du Taureau perd son rôle défensif. L’évolution des techniques de guerre navale rend les fortifications côtières obsolètes.
Utilisation sporadique : Le fort est utilisé comme caserne temporaire et comme poste d’observation pendant les guerres napoléoniennes. Cependant, il est progressivement abandonné à partir du milieu du XIXe siècle, tombant en ruine.
XXe siècle : Restauration et reconversion
Occupation allemande (1940-1944) : Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands utilisent brièvement le fort comme poste de surveillance, mais il reste en mauvais état.
Classement et restauration : En 1914, le Château du Taureau est classé monument historique, mais ce n’est qu’à partir des années 1990 que des efforts de restauration sérieux débutent. En 1996, la Chambre de Commerce et d’Industrie de Morlaix, propriétaire du fort, lance un vaste projet de réhabilitation, soutenu par des fonds publics et privés.
Ouverture au public (2006) : Après une décennie de travaux, le fort est ouvert au public en 2006 comme site touristique. Des navettes en bateau depuis Carantec et Plougasnou permettent aux visiteurs d’explorer le site, qui offre des vues imprenables sur la Baie de Morlaix.
Aujourd’hui : Patrimoine et tourisme
Site touristique : Le Château du Taureau est aujourd’hui une attraction majeure de la Baie de Morlaix, gérée par Morlaix Communauté. Les visites guidées racontent son histoire militaire, carcérale et maritime, tout en mettant en valeur son architecture unique et son environnement spectaculaire.
Événements culturels : Le fort accueille des événements comme des concerts, des expositions et des animations historiques, renforçant son rôle de lieu culturel.
Contexte environnemental : Situé dans une zone protégée, le fort est entouré d’un écosystème marin riche, avec des oiseaux marins et des parcs à huîtres à proximité.
Anecdotes et particularités
Nom « Taureau » : Le nom viendrait du breton « tarv » (taureau), peut-être en référence à la forme de l’îlot ou aux vagues puissantes qui s’y brisent, évoquant un taureau chargeant.
Lien avec Tintin : Bien que non confirmé, certains associent le Château du Taureau à l’Île Noire de l’album de Tintin, Hergé ayant séjourné à Locquénolé dans les années 1930, où il aurait pu s’inspirer des paysages de la baie.
Conditions extrêmes : Les gardiens et prisonniers du fort vivaient dans des conditions difficiles, isolés par les marées et exposés aux tempêtes. Les récits locaux parlent d’un lieu à l’atmosphère austère, presque légendaire.
Conclusion
Le Château du Taureau est un joyau du patrimoine breton, témoin de cinq siècles d’histoire maritime et militaire. De sa construction au XVIe siècle pour protéger Morlaix à sa transformation par Vauban, en passant par son rôle de prison et son renouveau touristique, il incarne la résilience et l’importance stratégique de la Baie de Morlaix. Aujourd’hui, il attire les visiteurs par son histoire, son architecture et son cadre unique, au cœur d’un paysage marin spectaculaire.
L’Île Louët, petit îlot situé en Baie de Morlaix (Finistère, Bretagne), est célèbre pour son phare et son gîte insolite, mais son histoire est intimement liée à la navigation maritime et à la protection de la région.
Caractéristiques générales
Localisation : L’Île Louët se trouve à l’entrée de la Baie de Morlaix, près de Carantec, dans le chenal de Tréguier menant au port de Morlaix. C’est un îlot rocheux d’environ 0,5 hectare, partiellement submergé à marée haute.
Phare et maison : L’îlot abrite un phare construit en 1860 et une maison de gardiens attenante, aujourd’hui transformée en gîte insolite. Ces structures en font un lieu emblématique de la baie, aux côtés du Château du Taureau et du phare de l’Île Noire.
Histoire de l’Île Louët
Avant le XIXe siècle : Un îlot stratégique
Préhistoire et Antiquité : Comme d’autres îlots de la Baie de Morlaix, l’Île Louët est un vestige géologique d’une ria formée il y a environ 10 000 ans. Aucune trace d’occupation humaine ancienne n’est documentée, mais la baie était déjà fréquentée par des pêcheurs et des navigateurs celtes, puis gallo-romains.
Moyen Âge et Renaissance : L’îlot, situé dans une zone stratégique à l’entrée du chenal de Morlaix, servait probablement de point d’observation informel pour les marins et les habitants de la région. Sa proximité avec le Château du Taureau (construit à partir de 1522) en faisait un repère naturel pour la navigation, bien qu’aucune construction n’y soit attestée avant le XIXe siècle.
Rôle maritime : La Baie de Morlaix, avec ses écueils et ses fortes marées, était un défi pour les navires marchands et corsaires. L’Île Louët, bien que petite, contribuait à la lisibilité du paysage maritime pour les navigateurs remontant vers Morlaix.
XIXe siècle : Construction du phare
Contexte : Au XIXe siècle, le commerce maritime de Morlaix (toiles de lin, blé, vin) reste important, mais les naufrages fréquents dans la baie, due à ses nombreux récifs, poussent les autorités à améliorer la signalisation maritime. Après la construction du phare de l’Île Noire en 1845, l’Île Louët est choisie pour accueillir un second phare.
Construction (1857-1860) : Le phare de l’Île Louët est érigé entre 1857 et 1860 sous la direction des ingénieurs des Ponts et Chaussées. C’est une tour carrée en pierre de taille, haute d’environ 10 mètres, peinte en blanc avec une lanterne rouge. Une maison de gardiens est bâtie à côté pour loger une famille, car les conditions de vie sur l’îlot sont rudes (isolement, tempêtes, accès limité à marée haute).
Rôle du phare : Le phare sert d’amer (point de repère) pour les navigateurs, en complément du phare de l’Île Noire. Il aide à signaler l’entrée du chenal de Tréguier, essentiel pour atteindre le port de Morlaix. Sa lumière, initialement alimentée à l’huile, est plus tard convertie au gaz (propane), puis électrifiée dans les années 1970.
Conditions de vie des gardiens (1860-1990)
Vie rude : Les gardiens du phare vivaient dans des conditions difficiles. L’îlot, battu par les vents et les marées, était souvent isolé. Les ravitaillements dépendaient des marées et des conditions météorologiques, et les gardiens devaient entretenir le phare (lentille, combustible) tout en surveillant la navigation.
Familles : Contrairement à d’autres phares isolés, la maison de l’Île Louët permettait aux gardiens de vivre avec leur famille. Cependant, l’espace restreint et l’absence d’eau courante rendaient la vie spartiate. Les enfants étaient souvent scolarisés à Carantec, accessible par bateau à marée haute.
Automatisation (1990) : Comme beaucoup de phares bretons, celui de l’Île Louët est automatisé dans les années 1990, rendant la présence des gardiens inutile. La maison est alors laissée à l’abandon.
XXIe siècle : Reconversion en gîte insolite
Déclin et préservation : Après l’automatisation, l’Île Louët risque de tomber en ruine. Dans les années 1990, la Chambre de Commerce et d’Industrie de Morlaix, en charge de nombreux sites de la baie, lance des projets de valorisation patrimoniale, inspirée par la restauration du Château du Taureau.
Transformation en gîte (2004) : En 2004, la maison des gardiens est rénovée pour devenir un gîte insolite, géré par l’office de tourisme de Morlaix Communauté. Le gîte, pouvant accueillir jusqu’à 10 personnes, est accessible par bateau depuis Carantec ou Plougasnou, uniquement à marée haute. Il offre une expérience unique : séjour isolé, vues panoramiques sur la baie, et ambiance maritime.
Tourisme : Le gîte devient rapidement populaire auprès des amateurs de séjours atypiques. Les visiteurs y accèdent pour une ou plusieurs nuits, profitant du calme et de la proximité avec des sites comme le Château du Taureau. Le phare, toujours en activité, est entretenu par les services maritimes, mais n’est pas visitable à l’intérieur.
Rôle dans la Baie de Morlaix
Navigation : Le phare de l’Île Louët reste un point de repère clé pour les plaisanciers et les navettes touristiques naviguant dans la baie. Il guide les bateaux dans le chenal, en complément des autres balises et phares.
Patrimoine : Avec l’Île Noire et le Château du Taureau, l’Île Louët contribue à l’identité maritime de la Baie de Morlaix, attirant les visiteurs pour son histoire et son cadre spectaculaire.
Lien avec Tintin : Bien que moins souvent mentionnée que l’Île Noire, l’Île Louët pourrait avoir inspiré Hergé pour son album « L’Île Noire » (1938), car il a séjourné à Locquénolé, d’où l’îlot est visible. Cette connexion reste cependant spéculative.
Anecdotes et particularités
Isolation romantique : Le gîte de l’Île Louët est souvent décrit comme l’un des hébergements les plus isolés de Bretagne, attirant les couples et les groupes en quête d’une expérience hors du temps.
Faune et flore : L’îlot abrite des oiseaux marins (goélands, sternes) et une végétation typique des zones côtières. Les visiteurs doivent respecter cet écosystème fragile.
Conditions d’accès : L’accès au gîte dépend des marées, ce qui ajoute au charme mais nécessite une planification rigoureuse. Les locataires doivent apporter leurs provisions, car l’îlot n’a ni eau courante ni électricité (panneaux solaires pour l’éclairage).
Conclusion
L’Île Louët est un joyau discret de la Baie de Morlaix, dont l’histoire reflète l’importance de la navigation dans cette région maritime. Du rôle stratégique de son phare, construit en 1860 pour sécuriser le chenal de Morlaix, à sa reconversion en gîte insolite au XXIe siècle, l’îlot incarne le patrimoine breton et l’attrait touristique de la baie. Aujourd’hui, il offre une expérience unique, mêlant histoire, isolement et beauté naturelle, au cœur d’un paysage façonné par les marées.
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Toutes les photos sont prises par mes soins et sont donc ma propriété. Vous pouvez me les demander si nécessaire.




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