On a visite pour vous le Petit Minou
- christiantonelli
- il y a 7 jours
- 8 min de lecture
Le Phare du Petit Minou : Gardien emblématique de la rade de Brest
Le phare du Petit Minou, perché sur un promontoire rocheux à l'entrée du goulet de Brest, à Plouzané dans le Finistère, est bien plus qu'un simple repère maritime.

Symbole du patrimoine breton, il guide les navires depuis près de deux siècles tout en portant les traces d'une histoire riche et tumultueuse. De sa construction au XIXe siècle à son rôle stratégique pendant la Seconde Guerre mondiale, en passant par son utilisation iconique dans les médias aujourd'hui, ce phare incarne la résilience face à l'océan Atlantique. Cet article explore son parcours, avant d'expliquer pourquoi il trône si souvent dans les transitions publicitaires de TF1.
La construction : Un projet audacieux pour sécuriser la navigation
Au milieu du XIXe siècle, la rade de Brest, principal port militaire français, est un enjeu stratégique vital. Le goulet de Brest, étroit passage reliant l'océan à la rade, est semé d'écueils dangereux comme la Basse Beuzec, le Coq ou le plateau des Fillettes. Les naufrages y sont fréquents, et les autorités maritimes décident de renforcer le balisage. Le principe de construction du phare est acté par une décision ministérielle du 24 avril 1839, sous l'impulsion du service des Phares et Balises.
L'architecte choisi est Léonce Reynaud, ingénieur visionnaire et directeur du service des Phares et Balises de 1846 à 1878. Inspiré des tours défensives des châteaux forts bretons, il conçoit une structure robuste : une tour cylindrique en granit extrait de la carrière historique de l'Aber-Ildut, haute de 26 mètres, érigée sur la seconde des trois roches formant l'îlot du Petit Minou. Reliée à la terre ferme par un pont maçonné de 24 mètres de long, la plateforme inférieure du phare surplombe les flots agités. Les travaux, supervisés par l'ingénieur Louis Plantier, débutent en 1843 et s'achèvent en 1848. Inauguré le 1er janvier de cette année-là, le phare émet son premier feu fixe blanc de 3e ordre, à focale de 0,50 m, alimenté à l'huile végétale. Sa portée initiale est impressionnante, et il s'aligne parfaitement avec le phare du Portzic pour tracer le chenal d'accès à Brest.
Dès 1905, le système évolue : passage à la vapeur de pétrole, puis à l'électricité en 1938. En 1892, la tour est peinte en blanc sur son demi-pourtour sud-ouest pour servir d'amer diurne, renforçant sa visibilité. Le nom "Petit Minou" tire son origine du breton "min", signifiant "pointe" ou "promontoire", et désigne la petite pointe rocheuse où il se dresse, en écho au Grand Minou voisin. Ce n'est pas un clin d'œil aux félins, malgré les légendes locales évoquant un rocher en forme de museau de chat où les âmes des marins viendraient se confier.

L'occupation pendant la Seconde Guerre mondiale : Un bastion du Mur de l'Atlantique
Le site du Petit Minou, déjà fortifié depuis le XVIIe siècle par Vauban pour contrer les Anglais, prend une dimension tragique durant la Seconde Guerre mondiale. Occupé par les troupes allemandes dès 1940, il devient un élément clé du Mur de l'Atlantique, cette ligne de fortifications côtières érigée pour défendre l'Europe occidentale contre un éventuel débarquement allié. Numéroté "B 323", le fort du Petit Minou est transformé en poste de commandement du groupe d'artillerie côtière de marine 262 (MAA 262), avec l'ajout de bunkers en béton armé, de casemates et de blockhaus.
Les Allemands y installent des canons de 32 cm, des mitrailleuses et des postes d'observation, exploitant la position stratégique face à la presqu'île de Crozon et à la baie de Bertheaume. Le phare lui-même, bien que non armé directement, est intégré au réseau défensif : sa tour sert de point de repère pour les tirs d'artillerie, et des batteries à tir rapide (quatre canons de 47 mm) sont positionnées autour. Le site subit des dommages lors des combats de 1944, alors que les forces alliées libèrent Brest. Des bâtiments historiques sont rasés, et les fortifications allemandes, encore visibles aujourd'hui, témoignent de cette période sombre. À l'issue de la guerre, le phare reprend sa fonction lumineuse, mais le site garde ses cicatrices : blockhaus enfouis et batteries de rupture, construites dès 1870 mais renforcées par l'occupant.

Aujourd'hui : Un trésor en péril, entre tourisme et restauration
Automatisé depuis 1989, le phare du Petit Minou reste en activité, propriété du Service des Phares et Balises (DIRM NAMO). Son feu principal émet deux éclats blanc et rouge toutes les 6 secondes, avec une portée de 19 milles nautiques dans le blanc et 15 dans le rouge. Un secteur rouge signale le plateau des Fillettes – un mnémonique marin dit : "Le Minou rougit quand il couvre les Fillettes." Aligné avec le Portzic, il guide toujours les navires vers Brest, tandis qu'un feu auxiliaire complète le balisage.
Mais l'usure du temps et les assauts de l'océan pèsent lourd. Exposé aux tempêtes, aux embruns salés et à l'humidité, le phare souffre d'infiltrations massives par sa lanterne fissurée et son fût. La tempête Ciaran de novembre 2023 a achevé de le mettre en péril : sa lanterne est bâchée, et un feu de secours assure temporairement sa fonction. Classé site naturel depuis 1980, le lieu attire des milliers de visiteurs : randonneurs sur les landes de bruyères, surfeurs à la plage du Minou (spot de bodyboard et de surf à marée basse), ou curieux admirant le panorama sur la mer d'Iroise, la pointe du Raz et les forts voisins.
Des efforts de restauration sont en cours. Sélectionné parmi les 18 sites du Loto du Patrimoine 2025, il bénéficie d'une dotation de 100 000 € via la Fondation du Patrimoine, plus 442 500 € de l'État. Une souscription publique, lancée en mai 2025, vise à collecter des fonds pour rénover la lanterne, déplomber et désamianter la structure, et aménager le site (stationnements, sentiers, médiation). L'association Les Vigies du Minou, en partenariat avec la ville de Plouzané, Brest métropole et le Conservatoire du littoral, propose des visites guidées et une valorisation patrimoniale. L'objectif : ouvrir davantage d'espaces au public, y compris l'intérieur du phare (quatre pièces habitables, rares pour un "phare paradis" côtier), et transformer l'ancienne tour radar en espace culturel. En 2024, un championnat de bodyboard y a même eu lieu, soulignant son rôle vivant dans la communauté.
Pourquoi sert-il de page de publicité sur TF1 ?
Le phare du Petit Minou n'est pas qu'un repère historique : c'est une icône visuelle, plébiscitée par les médias et les marques pour son allure dramatique et photogénique – tour blanche solitaire sur rocher noir, face à l'océan tourmenté. Parmi ses fans les plus visibles, la chaîne TF1 l'utilise quotidiennement comme image de transition entre programmes et publicités. Ces "pages de pub" ou jingles, qui marquent les coupures, montrent souvent le phare dans des plans aériens époustouflants, symbolisant l'évasion, la force de la nature et le littoral français.
Ce choix n'est pas anodin : depuis les années 2010, TF1 mise sur des visuels emblématiques et apaisants pour fluidifier ses interruptions publicitaires, évitant les animations 3D vieillissantes au profit d'images "éditorialisées" tournées en 8K sur des sites iconiques. Le Minou, avec son alignement parfait sur le goulet et ses vues sur la rade, incarne cette Bretagne sauvage et accessible, renforçant l'identité française de la chaîne. D'autres marques suivent : Windows en a fait un fond d'écran, Nutella l'a immortalisé sur ses pots, et des enseignes locales comme Décathlon ou la Caisse d'Épargne l'affichent en vitrine. Des clips et films y sont tournés, comme Peur sur la base en 2017.
Consciente de cette popularité, la commune de Plouzané envisage même un mécénat ciblé : solliciter TF1 et consorts pour financer la restauration, via des dons défiscalisés (60 % pour les entreprises). En 2025, le phare n'est plus seulement un gardien des mers ; il illumine aussi nos écrans, reliant passé maritime et présent médiatique.
Ce phare, témoin muet des tempêtes et des guerres, mérite sa renaissance. Visitez-le pour en mesurer la magie – et peut-être croiser son éclat rougeoyant au crépuscule. Pour contribuer à sa restauration, consultez la Fondation du Patrimoine.
Voici un guide pratique "Que voir, que faire sur place" au Phare du Petit Minou (Plouzané, Finistère), organisé par thèmes et durée pour s’adapter à votre temps (1h, demi-journée ou journée complète). Tout est accessible gratuitement (sauf visites guidées payantes) et à pied ou à vélo.

1. À VOIR ABSOLUMENT (même en 30 min)
2. RANDONNÉES & POINTS DE VUE (30 min à 2h)
Carte gratuite : téléchargez l’appli "Rando Bretagne" ou prenez le topo à l’Office de Tourisme de Plouzané.
3. ACTIVITÉS SPORT & NATURE
4. VISITES GUIDÉES & PATRIMOINE (sur réservation)
5. PAUSES & RESTAURATION
6. CONSEILS PRATIQUES
Parking : Gratuit (100 places) – arrivez avant 10h en été.
Chiens : Autorisés tenus en laisse (sauf plage en juillet-août).
Météo : Vent fort fréquent → prenez un coupe-vent.
Accès PMR : Jusqu’au pont du phare (vue panoramique). Intérieur non accessible.
Toilettes : À la plage (ouvertes avril-septembre).
7. IDÉE COMBO 1 JOURNÉE
En résumé : Le Petit Minou, c’est histoire, nature, sport et photo en un seul lieu. Venez avec de bonnes chaussures, un appareil photo et l’envie de découvrir un coin de Bretagne authentique et sauvage.
Bon à savoir : En 2025, des panneaux QR le long du sentier permettent d’écouter des podcasts (histoire, faune, légendes) en français/anglais.

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Toutes les photos sont prises par mes soins et sont donc ma propriété. Vous pouvez me les demander si nécessaire.




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