Le Cimetière de Bateaux de Camaret : Epaves et Memoire de Bretagne
- christiantonelli
- 23 juil.
- 4 min de lecture
Le cimetière de bateaux de Camaret-sur-Mer, situé sur le sillon de galets près du port de Camaret, dans le Finistère, est un site emblématique du patrimoine maritime breton. Contrairement à d'autres ports où les épaves sont cachées, ici elles sont volontairement exposées, formant un lieu à la fois historique, esthétique et mélancolique qui attire promeneurs, photographes et artistes.
Voici un aperçu détaillé basé sur les informations disponibles :
Contexte et Origine :
Le cimetière s’est formé à partir des années 1950, avec la crise de la pêche, notamment à la sardine et à la langouste. Dès 1892, le chantier naval de François-Joseph Keraudren s’installe sur la grève interne du sillon, une zone du Domaine Public Maritime. Avec le déclin de la pêche, des bateaux désaffectés ou invendus sont abandonnés sur ce cordon de galets, créant ce « cimetière » volontaire.
Rôle symbolique :
Ce site, proche de la chapelle Notre-Dame-de-Rocamadour et de la Tour Vauban, incarne la mémoire de la pêche à la langouste, activité phare de Camaret jusque dans les années 1980. Les épaves, principalement des langoustiers, thoniers et sardiniers, racontent l’histoire des marins et des chantiers navals de la presqu’île de Crozon.

Les bateaux du cimetière
Le sillon abrite plusieurs épaves, dont le nombre a varié au fil du temps (une dizaine à son apogée, environ 7 à 8 aujourd’hui en 2025). Les coques en bois, percées pour éviter qu’elles ne flottent à marée haute, se dégradent lentement sous l’effet des vagues et des tempêtes. Voici quelques bateaux emblématiques :Magellan : Chalutier coquillier échoué le 4 décembre 2002.
Notre-Dame des Neiges : Construit en 1959, ce langoustier a d’abord pêché la langouste, puis le thon et le crabe, avant d’être immobilisé en 1993 sous contrôle de la gendarmerie maritime.
Castel Dinn : Langoustier iconique de Camaret, construit en 1960, échoué le 5 novembre 1998 après sa radiation.
Maïtena : Langoustier-thonier de 1964, utilisé pour la pêche en Mauritanie, puis pour le crabe, cédé à la commune en 2001.
Rosier Fleuri : Langoustier de 1948, présent sur le sillon depuis 1962, le plus ancien du site.
La Salle : Langoustier devenu crabier, construit en 1954, radié en 1985.
Kelou Mad : Caseyeur en bois de 19 m, échoué le 5 mai 2023, dernier bateau sorti des chantiers Péron en 1977. Son échouage, assisté par la SNSM, a attiré une centaine de spectateurs.
Dominique : Pinasse sardinière, radiée en 1994, bien que certaines sources indiquent qu’elle pourrait ne plus être présente.
D’autres bateaux, comme la Rose des Mers (pinasse sardinière de 1954, cédée en 2001) ou la Belle-Étoile (classée Monument Historique, mais retirée depuis), ont marqué l’histoire du site, mais certaines épaves ont été enlevées lorsqu’elles devenaient dangereuses pour le port de plaisance.
Caractéristiques et intérêt Patrimoine maritime :
Les bateaux, construits dans les chantiers locaux (Camaret, Rostellec, Le Fret), témoignent de l’évolution de la pêche, notamment à la langouste en Mauritanie. Les coques en bois, parfois équipées de viviers pour conserver les langoustes vivantes, sont des vestiges d’une époque révolue.
Valeur esthétique :
Le site est un lieu prisé pour la photographie, avec ses coques rongées par la rouille et le bois décomposé, offrant un contraste poignant avec le cadre marin et les monuments voisins.
Conservation :
Les autorités recommandent de laisser les épaves se dégrader naturellement, tout en envisageant d’ajouter d’autres bateaux anciens (antérieurs aux années 1970-80) après dépollution. Cela préserve l’aspect patrimonial tout en limitant les risques.
Accès et visite
Localisation :
Le cimetière est situé sur le sillon, près du port, entre la chapelle Notre-Dame-de-Rocamadour et la Tour Vauban. Il est facilement accessible à pied depuis le parking du Styvel.
Visite :
Le site est en plein air, gratuit, et ouvert à tous. Les visiteurs peuvent s’approcher des épaves (avec prudence, car elles sont fragiles) pour observer ou photographier. Les marées influencent l’aspect du site, avec certaines épaves plus visibles à marée basse.
Activités à proximité : La promenade le long du sillon permet de découvrir la chapelle, la Tour Vauban (classée UNESCO), et des vues sur la pointe de Pen-Hir ou la plage du Veryac’h. Des randonnées, comme celles proposées par Komoot, incluent le cimetière dans des circuits locaux.
Particularités culturelles
Tradition maritime : En Bretagne, les bateaux sont souvent laissés sur les grèves par respect pour leur « âme », une croyance selon laquelle détruire un bateau porterait malheur. Ce cimetière reflète cette tradition.
Inspiration artistique : Les épaves, avec leur dégradation naturelle, inspirent peintres et photographes, faisant du sillon l’un des sites les plus photographiés de Camaret.
État actuel (2025)
En 2023, l’ajout du Kelou Mad a renforcé l’attrait du site.
Certaines épaves, comme la Rose des Mers ou la Dominique, pourraient ne plus être visibles en 2025 en raison de leur dégradation ou de leur retrait.
Le sentier du sillon reste un lieu touristique majeur, intégré au patrimoine de la presqu’île de Crozon, avec d’autres cimetières de bateaux à Landévennec (navires militaires) et Rostellec.
Conseils pour les visiteurs
Marées : Consultez les horaires des marées (Office de Tourisme de Camaret ou sites comme tides4fishing.com) pour profiter des épaves à marée basse, quand elles sont plus accessibles.
Respect du site : Les épaves sont fragiles ; évitez de grimper dessus pour préserver ce patrimoine.
Équipement : Des chaussures adaptées sont recommandées pour marcher sur les galets ou explorer à marée basse.
Contact : Pour des informations actualisées, contactez l’Office de Tourisme de Camaret (02 98 27 93 60) ou consultez des sites comme www.toutcommenceenfinistere.com.





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