Le Folgoët, une basilique aux vitraux narrateurs de légendes bretonnes
- christiantonelli
- 10 août
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Les vitraux de la basilique Notre-Dame du Folgoët, située à Le Folgoët dans le Finistère, sont un élément majeur de son patrimoine artistique et religieux.

La légende post Basilique, Salaün ar Foll
Au XIVe siècle, dans la région de Lesneven, vivait Salaün ar Foll (le « fou » en breton), un homme simple d’esprit, marginal, mais d’une piété profonde. Né vers 1310, il était orphelin et vivait de mendicité, errant dans les bois et les villages environnants. Malgré son apparente simplicité, Salaün était connu pour sa dévotion intense à la Vierge Marie. Il passait ses journées à répéter inlassablement la salutation mariale : « Ave Maria Purissima, sine peccato concepta » (« Ave Maria, très pure, conçue sans péché »), une prière qui reflétait sa foi pure et désintéressée.
Salaün vivait dans la pauvreté, souvent moqué par les habitants pour son comportement excentrique. On raconte qu’il mendiait du pain à Lesneven en chantant son Ave Maria et qu’il se réfugiait près d’une fontaine, sous un arbre, dans le bois du Folgoët (« fol coat », bois du fou). Selon la légende, il aurait été visité par la Vierge Marie, qui serait apparue dans cet arbre pour répondre à sa ferveur.

En 1358, Salaün mourut, seul et sans sépulture digne. Mais peu après sa mort, un miracle se produisit : sur sa tombe, située près de la fontaine où il priait, un lys blanc jaillit de terre. En ouvrant les pétales du lys, les villageois découvrirent, écrit en lettres d’or, les mots « Ave Maria », témoignant de la sainteté de Salaün. Ce prodige attira l’attention des habitants et des autorités religieuses, et le duc Jean V de Bretagne, impressionné par ce signe divin, ordonna la construction d’une église en 1365 sur le site du miracle pour honorer la Vierge Marie.
Symbolisme et postérité
Simplicité et foi : Salaün, bien que considéré comme un « fou », incarne une piété sincère et humble, une figure universelle dans la spiritualité bretonne, où la foi des simples est valorisée.
Lien avec la basilique : Le miracle du lys est à l’origine de la basilique Notre-Dame du Folgoët, érigée pour célébrer cet événement. La fontaine près de laquelle Salaün priait, toujours visible près de la basilique, est un lieu de recueillement pour les pèlerins.
Représentations : La légende est illustrée dans les vitraux de la basilique, notamment celui de la baie 4 (1869), qui retrace la vie de Salaün en dix scènes : sa mendicité, son refuge dans l’arbre, l’apparition de la Vierge, et le miracle du lys. Ces images, réalisées par Émile Hirsch, perpétuent le récit dans l’art sacré.
Importance culturelle
La légende de Salaün ar Foll est emblématique de la spiritualité bretonne, mêlant mysticisme, miracles et dévotion mariale. Elle attire toujours des pèlerins lors du Grand Pardon du Folgoët (premier week-end de septembre), où l’histoire de Salaün est célébrée à travers messes et processions. Ce récit a également inspiré des poèmes et des récits populaires, renforçant l’identité du Folgoët comme haut lieu de pèlerinage.
La basilique
La basilique Notre-Dame du Folgoët, située à Le Folgoët dans le Finistère, est l’un des joyaux du patrimoine religieux et architectural breton. Voici un résumé complet et concis de ses caractéristiques, de son histoire et de son importance :

Histoire et origine
Fondation : Construite entre 1365 et 1423, la basilique est liée à la légende de Salaün ar Foll (le « fou » en breton), un simple d’esprit du XIVe siècle connu pour sa piété et sa dévotion à la Vierge Marie, répétant sans cesse « Ave Maria Purissima ». Après sa mort, un lys aurait fleuri sur sa tombe avec les mots « Ave Maria » inscrits en lettres d’or, un miracle qui attira l’attention du duc Jean V de Bretagne. Ce dernier ordonna la construction d’une église en 1365 pour honorer ce miracle.
Évolution : Initialement une collégiale fondée en 1427, elle devint un lieu de pèlerinage majeur. En 1888, le pape Léon XIII lui conféra le titre de basilique mineure, reconnaissant son importance spirituelle.
Architecture
Style : La basilique est un chef-d’œuvre du gothique flamboyant breton, caractérisé par des arcs ogivaux, des pinacles et des détails sculptés raffinés.
Structure :
Façade occidentale : Ornée d’un porche sculpté et d’une grande rosace.
Nef et chœur : La nef, haute et lumineuse, mène à un chœur richement décoré. Le chevet polygonal et les arcs-boutants extérieurs témoignent de l’élégance gothique.
Clocher : La tour-clocher, surmontée d’une flèche ajourée, est un symbole du Folgoët, bien que partiellement endommagée par un incendie en 1708.

Éléments remarquables :
Jubé en pierre de kersanton (XVe siècle) : Ce chef-d’œuvre sculpté, unique en Bretagne, sépare la nef du chœur avec des motifs complexes, notamment des scènes bibliques et des figures de saints.
Fonts baptismaux : Datant du XVe siècle, ils sont ornés de sculptures délicates.
Statue de Notre-Dame : Une statue en bois polychrome de la Vierge, couronnée en 1888, est l’objet de grande dévotion.

Vitraux
Les vitraux, principalement du XIXe siècle (1860-1889) par Émile Hirsch, illustrent des thèmes mariaux et la légende de Salaün ar Foll. Le vitrail de la baie 4 (chapelle sud) retrace la vie de Salaün, avec des scènes comme l’apparition de la Vierge dans un arbre. Les vitraux de la nef, plus modernes (1954, par Auguste Labouret), représentent les saints fondateurs des paroisses voisines.
Importance spirituelle et culturelle
Pèlerinage : La basilique est un haut lieu de pèlerinage en Bretagne, notamment lors du Grand Pardon (premier week-end de septembre), qui attire des milliers de fidèles pour honorer Notre-Dame du Folgoët. Ce pardon, mêlant foi et traditions bretonnes, inclut processions, messes et chants.
Légende de Salaün : La figure de Salaün ar Foll incarne une spiritualité simple et populaire, centrale dans l’identité du sanctuaire.
Patrimoine : Classée monument historique depuis 1840, la basilique est un symbole de l’art gothique breton et de la ferveur mariale.

Visiter la basilique
Accès : La basilique est ouverte au public toute l’année, avec des visites guidées disponibles, notamment en été, pour découvrir son architecture et ses trésors (jubé, vitraux, statues).
Événements : Outre le Grand Pardon, des concerts et expositions sont organisés, mettant en valeur l’acoustique et l’ambiance du lieu.
Informations pratiques : Le site du diocèse de Quimper ou celui de l’office de tourisme de la Côte des Légendes fournit des détails sur les horaires et les visites.

Anecdotes
La basilique a survécu à des épreuves comme l’incendie de 1708 et les saccages de la Révolution française, grâce à la mobilisation des paroissiens qui ont racheté l’édifice.
Le nom « Folgoët » viendrait de « fol coat » (bois du fou), en référence à Salaün vivant près d’un bois.
La différence entre Basilique, le Cathédrale, l’Église, l'Abbaye...
La différence entre une basilique, une cathédrale et une abbaye réside dans leur fonction, leur statut et leur organisation ecclésiastique. Voici une explication claire et concise :
1. Basilique
Définition : Une basilique est une église qui a reçu un titre honorifique décerné par le pape en raison de son importance historique, spirituelle ou culturelle. Ce statut est indépendant de sa taille ou de sa fonction.
Caractéristiques :
Elle peut être une église paroissiale, un sanctuaire ou une cathédrale ayant un rôle particulier (ex. : lieu de pèlerinage, comme la basilique Notre-Dame du Folgoët).
Les basiliques bénéficient de privilèges liturgiques, comme l’octroi d’indulgences lors de certains événements.
Il existe des basiliques majeures (les quatre grandes basiliques de Rome, comme Saint-Pierre) et des basiliques mineures (comme Notre-Dame du Folgoët).
Exemple : La basilique Notre-Dame du Folgoët est un sanctuaire marial, mais elle n’est pas le siège d’un évêque.
2. Cathédrale
Définition : Une cathédrale est l’église principale d’un diocèse, où se trouve le siège (ou « cathèdre ») de l’évêque. Elle est le centre administratif et spirituel du diocèse.
Caractéristiques :
Elle est toujours associée à un évêque ou un archevêque.
Elle peut être une basilique si le pape lui confère ce titre (ex. : la cathédrale Notre-Dame de Paris est aussi une basilique mineure).
Elle est souvent un lieu de grandes célébrations liturgiques pour le diocèse.
Exemple : La cathédrale Saint-Corentin de Quimper, siège de l’évêque du diocèse de Quimper et Léon.
3. Abbaye
Définition : Une abbaye est un monastère ou un couvent dirigé par un abbé ou une abbesse, abritant une communauté religieuse (moines ou moniales) vivant selon une règle (ex. : bénédictine, cistercienne).
Caractéristiques :
Elle est avant tout un lieu de vie monastique, centré sur la prière, le travail et la vie communautaire.
L’église de l’abbaye sert principalement aux religieux, mais peut être ouverte aux fidèles.
Elle n’a pas de rôle administratif dans l’organisation diocésaine, contrairement à une cathédrale.
Exemple : L’abbaye de Landévennec, dans le Finistère, est un monastère bénédictin avec une église abbatiale.
Résumé des différences
Type | Fonction principale | Statut ecclésiastique | Exemple en Bretagne |
Basilique | Église honorifique, souvent lieu de pèlerinage | Titre papal, pas lié à un évêque | Notre-Dame du Folgoët |
Cathédrale | Siège de l’évêque, centre du diocèse | Liée à l’autorité épiscopale | Saint-Corentin de Quimper |
Abbaye | Monastère avec communauté religieuse | Indépendante du diocèse, sous une règle monastique | Abbaye de Landévennec |
Points clés
Une basilique est un titre honorifique, pas une fonction.
Une cathédrale est liée à l’évêque et au diocèse.
Une abbaye est un lieu de vie monastique.
Ces termes ne sont pas exclusifs : une cathédrale peut être une basilique (ex. : Lisbonne), et une abbaye peut avoir une église d’importance historique.
Focus sur les vitraux
Les vitraux de la basilique Notre-Dame du Folgoët, située à Le Folgoët dans le Finistère, sont un élément majeur de son patrimoine artistique et religieux. Voici un aperçu détaillé de ces vitraux, basé sur leur histoire et leur description :
Histoire des vitraux
Vitraux anciens (XVIIe siècle) : Les vitraux d’origine, réalisés par le peintre-verrier Alain Cap (1578-1654), originaire de Lesneven, ornaient la basilique au XVIIe siècle. Ces œuvres, partiellement détruites lors de l’incendie de 1708 et saccagées pendant la Révolution française en 1793, étaient financées par des seigneurs locaux, qui y faisaient figurer leurs armoiries. Quelques fragments subsistent, notamment au presbytère, dont un représentant le cardinal Alain de Coëtivy.
Vitraux du XIXe siècle : Après les destructions, la basilique est dotée de nouveaux vitraux entre 1860 et 1889, sous l’impulsion du recteur Jean-Marie La Haye et de l’évêque de Quimper, Mgr Sergent. Ces vitraux, conçus par le peintre-verrier parisien Émile Hirsch, remplacent les originaux et illustrent des thèmes mariaux en lien avec la tradition bretonne. Ils sont réalisés par plusieurs artisans, dont Loglet, Queynoux et Poutet, bien que Hirsch prenne lui-même en charge certaines réalisations à partir de 1889, insatisfait des résultats précédents.
Description des principaux vitraux
Les vitraux du XIXe siècle, tous de style néo-gothique, se concentrent principalement dans le chœur, la chapelle sud et la façade occidentale. Ils forment un programme iconographique marial, adapté à la spiritualité bretonne et à l’histoire du sanctuaire.
Voici les vitraux les plus remarquables :
Baie 0 (axiale, chœur, 1866) : Représente le Don du Rosaire à saint Dominique en présence de sainte Catherine de Sienne et de saint Vincent Ferrier. La Vierge, assise avec l’Enfant Jésus, remet le rosaire à saint Dominique. En arrière-plan, Salaün ar Foll, figure centrale de la légende du Folgoët, est représenté dans un arbre, évoquant sa dévotion à l’Ave Maria. Les quinze mystères du Rosaire et les litanies de la Vierge ornent la bordure et la rosace.

Baie 1 (chœur, côté gauche, 1868) : Illustre Notre-Dame-du-Scapulaire-du-Mont-Carmel remettant le scapulaire à saint Simon Stock, en présence de sainte Thérèse d’Avila. Ce vitrail met en avant le scapulaire de dévotion, symbole marial lié à l’ordre des Carmes, avec les armes de Pie IX et de Mgr Sergent dans la bordure inférieure.
Baie 2 (chœur, côté droit, 1870) : Représente la Proclamation du dogme de l’Immaculée Conception par Pie IX en 1854, soulignant l’importance du renouveau marial au XIXe siècle.

Baie 4 (chapelle sud, 1869) : Consacrée à la Légende de Salaün ar Foll, ce vitrail, offert par le recteur La Haye, est particulièrement significatif. Il dépeint l’apparition de la Vierge à Salaün dans un arbre, avec dix scènes narrant sa vie, comme sa mendicité à Lesneven ou le miracle du lys portant l’inscription Ave Maria. Ce vitrail, riche en détails, est un hommage vibrant à la spiritualité simple et fervente de Salaün, figure fondatrice du sanctuaire.

Baie 6 (chapelle sud, 1889) : Représente le Couronnement de la statue miraculeuse de Notre-Dame du Folgoët en 1888, un événement marquant présidé par le cardinal Place. Ce vitrail célèbre la ferveur mariale et l’histoire récente de la basilique

Baie 100 (façade occidentale, 1889) : Met en scène quatre donateurs historiques : l’évêque Alain de la Rue, la duchesse Anne, le duc Jean V et le cardinal de Coëtivy. Les armoiries des bienfaiteurs de l’église ornent le tympan, et la base mentionne les noms des paroissiens ayant racheté l’édifice après la Révolution.
Baies de la nef (1954) : Les 14 fenêtres de la nef, réalisées par Auguste Labouret, illustrent les saints fondateurs des paroisses voisines. Ces vitraux, en dalle de verre cloisonnée de ciment, adoptent un style moderne et éclatant, contrastant avec les œuvres néo-gothiques du chœur.
Caractéristiques et importance
Style et technique : Les vitraux de Hirsch, de style néo-gothique, sont réalisés en verre antique sous plomb, avec une attention particulière aux détails et aux couleurs vibrantes. Ils s’inscrivent dans le renouveau catholique du XIXe siècle, marqué par les apparitions mariales (Lourdes, La Salette) et le culte de l’Ave Maria, en lien avec la légende de Salaün ar Foll. Les vitraux de Labouret, plus récents, introduisent une approche contemporaine avec la technique de la dalle de verre.
Thématique mariale : Les vitraux forment un ensemble cohérent, centré sur la dévotion à la Vierge Marie, en résonance avec l’histoire du sanctuaire et la piété bretonne. Ils intègrent des éléments locaux, comme la légende de Salaün, tout en s’inscrivant dans les grandes thématiques catholiques du XIXe siècle (Rosaire, scapulaire, Immaculée Conception).
Impact visuel : Les vitraux, par leur richesse iconographique et leur éclat, contribuent à l’atmosphère spirituelle de la basilique. Ils attirent l’attention des visiteurs, notamment lors des pardons annuels, comme celui du premier week-end de septembre, où la ferveur mariale est à son apogée.
Visiter les vitraux
La basilique, classée monument historique depuis 1840, est ouverte au public, et les vitraux sont particulièrement mis en valeur lors des visites guidées ou des célébrations comme le Grand Pardon. Leur éclat et leur narration visuelle en font un point fort pour les amateurs d’art sacré et d’histoire bretonne. Pour plus de détails, le site du diocèse de Quimper ou celui de l’office de tourisme de la Côte des Légendes fournit des informations sur les horaires de visite.
Le Manoir Prieuré
Le manoir situé en face de la basilique Notre-Dame du Folgoët, à Le Folgoët (Finistère), est le Doyenné du Folgoët, également appelé Prieuré du Folgoët ou, anciennement, Hôtel des Pèlerins.
Caractéristiques et histoire
Construction : Édifié vers 1426 par Jehan de Kergoal, premier doyen du chapitre de la collégiale Notre-Dame du Folgoët, ce manoir gothique est un monument classé au titre des monuments historiques depuis 1889.
Architecture : Construit en pierre de kersanton, il se distingue par ses éléments gothiques : portes sculptées, fenêtres à meneaux et croisillons, lucarnes aiguës, corniches ornées de gargouilles, une tour d’escalier imposante et un pavillon d’angle. Les armoiries de Jehan de Kergoal (d’azur à une fasce d’or, surmontée d’une main d’argent soutenant un oiseau de même) sont visibles sur la façade.

Fonction initiale : Le bâtiment servait à deux usages principaux :
Résidence du doyen, qui supervisait le chapitre des chanoines de la basilique.
Hôtellerie pour les pèlerins, appelée à l’origine « Hôtel des Pèlerins » ou « Hôtel de Charité », offrant gîte et couvert aux visiteurs du sanctuaire marial.
Visite notable : En 1505, la reine Anne de Bretagne y séjourna lors de son second pèlerinage au Folgoët. La chambre qu’elle occupa, nommée Kramb ar Rouanez (« Chambre de la Reine » en breton), est devenue emblématique, et le bâtiment est parfois appelé « Hôtel de la Reine Anne ».
Évolution : Restauré au XIXe siècle, le doyenné est devenu un presbytère à une époque, mais il conserve son allure gothique. Aujourd’hui, il n’est pas ouvert au public, mais sa façade est admirée pour son style et son lien historique avec la basilique.
Importance culturelle
Situé juste en face de la basilique, le doyenné complète l’ensemble patrimonial du Folgoët, renforçant l’importance du site comme lieu de pèlerinage et d’histoire bretonne. Sa proximité avec la basilique et son architecture en font un point d’intérêt pour les visiteurs, bien qu’il ne soit pas visitable à l’intérieur.
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