St Thegonnec joyaux remarquable
- christiantonelli
- 15 juil.
- 9 min de lecture
L’enclos paroissial de Saint-Thégonnec, situé dans le Finistère en Bretagne, est un ensemble architectural religieux emblématique, construit entre le XIVe et le XVIIIe siècle. Il regroupe une porte triomphale, un mur d’enceinte, un ossuaire, et un calvaire, entourant l’église Notre-Dame. C’est l’un des monuments les plus visités du Finistère, classé pour sa richesse historique et artistique. Voici les éléments clés demandés :

Le calvaire
Date historique : Construit en 1610, il marque la fin du mouvement des grands calvaires bretons à « mace » commencé environ 150 ans plus tôt.
Caractéristiques : Ce calvaire monumental illustre la Passion et la Résurrection du Christ. Il est composé de trois croix sur un massif rectangulaire de dimensions modestes, avec neuf scènes sculptées sur un seul registre, centrées sur la Crucifixion. À l’origine, il était polychrome, accentuant son intensité dramatique.
Sculpteurs : La plupart des scènes sont attribuées au « Maître de Saint-Thégonnec » (anonyme). Une scène notable, le « Christ aux outrages », est l’œuvre de Roland Doré, sculpteur de Landerneau, avec un bourreau possiblement caricaturé en Henri IV. Une statue représente Saint Thégonnec avec un loup attelé, illustrant la légende locale où il convertit un loup pour tirer sa charrette après que celui-ci eut dévoré son cerf.
Classement : Classé monument historique depuis 1886.

L’ossuaire
Date de construction : Bâti entre 1676 et 1682 par l’architecte Jean Le Bescont, dans un style Renaissance.
Fonction : Contrairement à son nom, cet ossuaire n’a jamais servi à stocker des ossements, mais était utilisé comme chapelle funéraire pour la prière en l’honneur des défunts. Deux ossuaires plus anciens, situés au nord du cimetière, servaient à cet usage, mais ils furent détruits vers 1850.
Caractéristiques : L’ossuaire est considéré comme l’un des plus esthétiques de Bretagne grâce à sa symétrie et son fronton orné d’une statue de Saint Pol Aurélien. Il abrite un retable dédié à Saint Joseph, patron de la bonne mort, datant de 1685.
Classement : Classé monument historique depuis 1886.

Financement
Origine des fonds : La construction de l’enclos, y compris le calvaire et l’ossuaire, a été financée grâce à la prospérité économique de Saint-Thégonnec, tirée du commerce du lin (toiles de lin exportées vers l’Angleterre, l’Espagne, les Pays-Bas, et l’Amérique du Sud) et des rentes foncières. Les Julots, une caste de paysans-marchands, ont joué un rôle clé en investissant leur richesse dans ces monuments pour manifester leur piété et leur prestige. Le Conseil de Fabrique de la paroisse gérait ces ressources (ventes de toiles, loyers, dons) pour embellir l’enclos.
Exemple spécifique : Les dons déposés sur la table d’offrandes devant la statue de Saint Thégonnec au calvaire étaient vendus aux enchères, les recettes servant à l’entretien et à l’édification de l’enclos.

Contexte historique et culturel
L’enclos paroissial reflète la ferveur catholique postérieure à la Contre-Réforme et la prospérité du Léon au XVIIe siècle, portée par l’industrie toilière. La volonté de se démarquer des paroisses voisines (comme Pleyben) a conduit à des ajouts constants, mêlant styles gothique et Renaissance.
Porte triomphale : Construite entre 1587 et 1589 dans l’atelier du château de Kerjean, en granite de Plounéour-Ménez, elle est ornée de statues (Notre-Dame du Vrai Secours, l’archange Gabriel, Dieu le Père) et classée monument historique depuis 1914.
Mur d’enceinte : Classé en 1928, il complète l’ensemble sacré.
Visites
L’enclos est ouvert au public, avec des visites guidées gratuites en juillet et août par l’association SPREV. L’ossuaire est accessible de mi-avril à début octobre (9h-18h, jusqu’à 19h en été).
Cet ensemble, joyau du patrimoine breton, témoigne de la richesse et de la foi d’une communauté prospère, incarnée par ses monuments d’exception. Pour plus d’informations, l’office de tourisme de Saint-Thégonnec est joignable au 02.98.79.67.80

La crypte de l’ossuaire de l’enclos paroissial de Saint-Thégonnec abrite une mise au tombeau, une œuvre sculptée remarquable qui complète l’ensemble architectural. Voici les détails demandés concernant son historique, son sculpteur et ses caractéristiques :Historique
Date de construction : La crypte, située sous l’ossuaire, a été aménagée en même temps que ce dernier, entre 1676 et 1682, lors de la construction de l’ossuaire par Jean Le Bescont, architecte de style Renaissance. La mise au tombeau elle-même est datée de 1699-1702, période où l’enclos connaît un embellissement grâce à la prospérité économique de Saint-Thégonnec, liée au commerce du lin.
Contexte : La mise au tombeau s’inscrit dans la ferveur catholique post-Contre-Réforme, visant à renforcer la dévotion populaire par des représentations dramatiques et expressives des scènes de la Passion. Elle servait de lieu de recueillement et de prière pour les défunts, en lien avec la fonction funéraire de l’ossuaire (bien que celui-ci n’ait jamais contenu d’ossements, contrairement aux ossuaires antérieurs).
Classement : L’ensemble de l’ossuaire, y compris la crypte et la mise au tombeau, est classé monument historique depuis 1886.

Sculpteur
Auteur : La mise au tombeau est attribuée à Jacques Lespaignol, un sculpteur breton actif à la fin du XVIIe siècle, connu pour ses travaux dans le Léon et notamment à Saint-Thégonnec. Son style, marqué par une expressivité dramatique et un réalisme saisissant, est typique des sculptures religieuses bretonnes de l’époque.
Collaboration : Bien que Lespaignol soit le principal sculpteur identifié, certains détails (comme les vêtements ou les expressions des visages) pourraient suggérer l’intervention d’assistants ou d’ateliers locaux, pratique courante à l’époque.
Détails de la mise au tombeau
Composition : La mise au tombeau est une scène sculptée en granite polychrome (à l’origine peint pour accentuer le réalisme, bien que les couleurs se soient estompées). Elle représente le moment où le corps du Christ est déposé dans le sépulcre après la Crucifixion, une scène clé de la Passion. L’œuvre comprend plusieurs figures :
Le Christ, allongé, au centre, représenté avec un réalisme saisissant dans sa posture inerte.
La Vierge Marie, exprimant douleur et recueillement.
Saint Jean l’Évangéliste, soutenant Marie ou pleurant près du corps.
Marie-Madeleine, souvent représentée avec une expression de chagrin intense, tenant un vase de parfum.
Joseph d’Arimathie et Nicodème, figures traditionnelles de la mise au tombeau, participant à la préparation du corps.
Autres figures : Des anges ou des personnages secondaires peuvent compléter la scène, renforçant l’émotion dramatique.
Style : Les sculptures sont marquées par un style baroque breton, avec des drapés fluides, des visages expressifs et une composition théâtrale visant à susciter l’émotion des fidèles. Les détails des vêtements et des postures sont soignés, reflétant la richesse de la paroisse.
Localisation : La mise au tombeau est située dans une niche de la crypte, conçue pour créer une atmosphère intimiste propice à la méditation. La crypte elle-même, accessible par un escalier, est un espace bas et voûté, accentuant le caractère sacré et solennel de l’œuvre.
État de conservation : Malgré le temps et l’usure des couleurs, la mise au tombeau reste bien préservée, bénéficiant de restaurations ponctuelles pour maintenir son intégrité. Elle est toujours visible lors des visites de l’ossuaire.
Financement et contexte culturel
Financement : Comme pour l’ensemble de l’enclos, la mise au tombeau a été financée par les richesses locales, principalement issues du commerce du lin et des dons des Julots, ces paysans-marchands prospères. Le Conseil de Fabrique de la paroisse a organisé la collecte des fonds, notamment via les offrandes déposées devant la statue de Saint Thégonnec ou les revenus des terres paroissiales.
Rôle spirituel : La mise au tombeau, placée dans la crypte, servait à renforcer la piété des fidèles en les confrontant à la mort et à la rédemption. Elle s’inscrit dans une tradition bretonne où les représentations de la Passion (calvaires, mises au tombeau) étaient des outils pédagogiques pour une population souvent illettrée.
Visites et accèsLa crypte et la mise au tombeau sont accessibles au public dans le cadre des visites de l’ossuaire, ouvertes de mi-avril à début octobre (9h-18h, jusqu’à 19h en été). Des visites guidées gratuites, organisées par l’association SPREV en juillet et août, permettent d’apprécier les détails de l’œuvre et son contexte historique. Pour plus d’informations, contactez l’office de tourisme de Saint-Thégonnec au 02.98.79.67.80
Synthèse
La mise au tombeau de Saint-Thégonnec, sculptée par Jacques Lespaignol entre 1699 et 1702, est une œuvre majeure de l’art religieux breton, alliant réalisme baroque et ferveur spirituelle. Située dans la crypte de l’ossuaire construit par Jean Le Bescont, elle reflète la richesse et la piété d’une communauté prospère au tournant du XVIIIe siècle, financée par le commerce du lin et les dons des Julots. Ses figures expressives et son cadre intimiste en font un joyau du patrimoine, toujours émouvant pour les visiteurs.
L’église Notre-Dame de Saint-Thégonnec, au cœur de l’enclos paroissial, est un joyau de l’architecture religieuse bretonne, mêlant styles gothique, Renaissance et baroque. Construite principalement entre le XVIe et le XVIIIe siècle, elle reflète la prospérité de la paroisse, tirée du commerce du lin, et la ferveur catholique de l’époque post-Contre-Réforme. Voici une analyse de son architecture extérieure et intérieure, avec les dates, noms et détails pertinents.Architecture extérieure
Période de construction : L’église actuelle a été érigée à partir de 1540, avec des travaux majeurs entre 1560 et 1610, période de prospérité liée au commerce du lin. Des ajouts et embellissements ont continué jusqu’au XVIIIe siècle.
Style : L’architecture extérieure combine le gothique flamboyant (structure générale, arcs ogivaux) et des éléments Renaissance (décors sculptés, proportions plus harmonieuses). Le clocher, reconstruit après un incendie, intègre des influences baroques.
Clocher-porche :
Date : Le clocher actuel date de 1697-1702, reconstruit après un incendie causé par la foudre en 1697. Il remplace un clocher gothique plus ancien.
Caractéristiques : Le clocher-porche est de style Renaissance, avec une tour massive ornée de colonnes et d’un dôme à lanternon. Il est flanqué de deux tourelles d’escalier et surmonté d’une flèche élégante. La façade présente un portail sculpté avec des motifs végétaux et religieux.
Architecte : La reconstruction est attribuée à Jean Le Bescont, architecte local également responsable de l’ossuaire (1676-1682).
Nef et bas-côtés : La nef, longue de cinq travées, est flanquée de bas-côtés et de chapelles latérales, typiques des églises bretonnes aisées. Les contreforts gothiques sont ornés de pinacles finement sculptés.
Matériaux : Construite en granite local (provenant notamment de Plounéour-Ménez), l’église présente une robustesse typique du Léon, avec des décors en kersanton (pierre fine prisée pour la sculpture).
Classement : L’église est classée monument historique depuis 1886.
État actuel : Malgré l’incendie de 1998, qui a gravement endommagé l’intérieur, l’extérieur a été préservé et restauré. Les travaux de reconstruction ont respecté les plans originaux.
Architecture intérieure
Structure : L’intérieur suit un plan en croix latine, avec une nef centrale, des bas-côtés, un transept et un chœur polygonal. La voûte en lambris, typique des églises bretonnes, était ornée de peintures avant l’incendie de 1998.

Dates clés :
1560-1610 : Construction de la nef et des bas-côtés, avec l’ajout de chapelles latérales financées par les Julots (paysans-marchands).
1697-1702 : Reconstruction partielle après l’incendie, notamment du chœur et de la charpente.
1998-2005 : Restauration complète de l’intérieur après l’incendie de 1998, qui a détruit une grande partie du mobilier et des décors.
Éléments remarquables :

Retables : L’église abrite plusieurs retables baroques, restaurés ou recréés après 1998. Le retable du Rosaire (XVIIe siècle, restauré) est particulièrement notable, avec ses sculptures détaillées et ses scènes mariales. Il est attribué à des ateliers locaux, peut-être sous la direction de Jacques Lespaignol, sculpteur de la mise au tombeau dans l’ossuaire.
Chaire à prêcher : Datée de 1683, cette chaire en bois sculpté est un chef-d’œuvre baroque, ornée de médaillons représentant les Évangélistes et des scènes de la vie de Saint Thégonnec. Elle a été partiellement reconstituée après l’incendie.

Fonts baptismaux : Situés dans une chapelle latérale, ils datent du XVIIe siècle et sont surmontés d’un baldaquin sculpté, typique de l’art breton.
Statuaire : L’église conserve des statues en bois polychrome, dont une de Saint Thégonnec (patron de la paroisse, représenté avec un loup attelé, lié à la légende locale) et une Pietà du XVIIe siècle, restaurées après 1998.
Vitraux : Les vitraux originaux, datant du XVIe-XVIIe siècle, ont été détruits en 1998. Les nouveaux vitraux, installés lors de la restauration (2000-2005), sont des créations contemporaines, mais sobres, respectant l’esthétique historique.

Décors : Avant l’incendie, l’intérieur était riche en peintures murales et lambris sculptés. La restauration a recréé une ambiance proche de l’original, avec des plafonds en bois peint et des ornements baroques.
Artisans : Les travaux intérieurs ont mobilisé des ateliers locaux, notamment ceux de Landerneau et Morlaix, spécialisés dans la sculpture sur bois et la dorure. Les noms précis des artisans, hormis Lespaignol pour certains éléments, sont souvent anonymes, mais leur travail reflète la qualité des écoles bretonnes de l’époque.
Financement
Origine des fonds : Comme pour l’enclos, l’église a été financée par la richesse du commerce du lin et les dons des Julots, ces marchands-paysans prospères. Le Conseil de Fabrique gérait les revenus (offrandes, rentes foncières, ventes de toiles) pour financer les travaux et embellissements. Les chapelles latérales étaient souvent patronnées par des familles aisées, qui y installaient leurs bancs et armoiries.
Compétition locale : L’église a bénéficié d’une surenchère avec les paroisses voisines (comme Guimiliau ou Pleyben), chaque communauté cherchant à afficher sa piété et sa richesse à travers des monuments grandioses.
Contexte historique et culturel
L’église Notre-Dame illustre la ferveur religieuse de la Contre-Réforme, où l’art servait à éduquer et émouvoir une population majoritairement illettrée. Les décors baroques et les scènes sculptées (retables, chaire) avaient une fonction didactique, illustrant la foi catholique face au protestantisme. La prospérité du XVIIe siècle, portée par l’industrie toilière, a permis à Saint-Thégonnec de rivaliser avec les grands enclos du Léon.

Visites
L’église est ouverte au public, avec des visites guidées gratuites en juillet et août organisées par l’association SPREV (9h-18h, jusqu’à 19h en été). L’accès à l’enclos et à l’église est libre de mi-avril à début octobre. Pour plus d’informations, contactez l’office de tourisme de Saint-Thégonnec au 02.98.79.67.80.
Synthèse
L’église Notre-Dame de Saint-Thégonnec, construite entre 1540 et 1702, est un chef-d’œuvre d’architecture bretonne, mêlant gothique flamboyant, Renaissance et baroque. Son clocher-porche, reconstruit par Jean Le Bescont après l’incendie de 1697, domine l’extérieur, tandis que l’intérieur, restauré après 1998, conserve des trésors comme le retable du Rosaire et la chaire de 1683, attribués à des artisans locaux tels que Jacques Lespaignol. Financée par la prospérité du lin et les Julots, elle incarne la piété et la richesse d’une communauté bretonne au faîte de sa gloire.
Toutes les photos sont de Christian Tonelli, Conseiller LGM Immobilier Bretagne





Commentaires